La chasse Hennequin, légende d’Autrêche
La légende de la forêt de Malmifait est tirée du livre écrit par François BEAUVY : “Acoute min tiot”
Nouvelles en Picard de l’Oise. Paru aux éditions “Awen”.
LES TRESORS PERDUS DE LA NEUVILLE-SOUS-OUDEUIL
professeur Wycliff de l’Université catholique de Louvain
Le hasard nous a permis de mettre la main sur ce texte de 1985 évoquant les recherches du professeur Wycliff.
Il existerait encore, selon le professeur Wycliff quelques exemplaires des Chroniques maldites du Beauvoisis du Sieur de Blancourcys dont le seul spécimen connu datant du XVème siècle a disparu lors du bombardement de Beauvais en 1940. Ces écrits de grand intérêt seraient dissimulés en plusieurs endroits de France.
Les Chroniques maldites du Beauvoisis mentionneraient notamment un village proche de BEAUVAIS. Il y est question d’un vase ayant appartenu à Corréus, le chef des Bellovacques vaincu par César. Des érudits locaux ont fourni une hypothèse sur le devenir de cet objet en or massif incrusté de joyaux, symbole de la puissance gauloise. Il aurait été rendu aux Druides contre rançon comme l’atteste l’historien romain Appien Marcellin, mais le vase qui aurait dû être restitué n’est jamais réapparu. Selon des sources crédibles, il serait toujours enfoui dans le lieu-dit la Vallée des Prêtres (des Druides ?) à la Neuville-sous-Oudeuil. Le lieu attire chaque année des dizaines de chercheurs de trésors nocturnes.
Nombre d’auteurs soutiennent que cette légende concernerait l’Ordre des Templiers. Et quelques indices dans les églises des villages environnant laissent à penser que le fameux trésor des Templiers serait caché quelque part par-là .
Il existe plusieurs histoires populaires qui abondent dans ce sens. La plus probante est la légende du Lampion dont on retrouve la trace dans les Chroniques maldites du Beauvoisis Selon certains témoins aujourd’hui disparus qui ont pu les consulter avant-guerre, il y était également fait mention d’une lampe aux propriétés miraculeuses, peut-être la lampe des vestales qui conservaient la flamme de Rome allumée nuit et jour sous peine de châtiment et de mauvais présages. L’importance que Blancourcys donne à cette lampe conforte la piste du Temple de Jérusalem et l’hypothèse templière. Une lampe sacrée en or massif de sept kilos, la Ménorah. fut commandée par Dieu à son peuple et représente le symbole éternel de Son Alliance avec les hommes. Elle disparut définitivement lors du siège de Jérusalem au 1er Siècle. Un témoin, Flavius Josèphe qui était un diplomate juif rendu au service de Rome, écrivit dans son ouvrage “La Guerre des Juifs” qu’un certain “Jesuha”, prêtre dans la ville sainte, se serait rendu coupable d’échanger les biens du temple contre nourriture avec les assiégeants Romains. On en retrouve la représentation sur la colonne de Trajan à Rome. Lampe sacrée, vase précieux, templiers, tout y est.
La quête du Graal qui a fait a fait courir les Nazis, expliquerait la mystérieuse et discrète visite qu’effectuèrent le jour de la Sainte Walpurgis en 1943 à la Neuville-sous-Oudeuil, cinq officiers de la SS TOTENKOPF. A la suite de quoi, Hitler lança trois missions archéologiques dans le Beauvaisis sans résultat. Les pouvoirs supposés de la coupe qui a abreuvé le Christ la veille de son martyre sont une légende d’origine celte et datant du bas Moyen-Age, Elle conforte le lien avec Corréus.
En outre, les chroniques maldites du Beauvoisis feraient état d’un ou de plusieurs tombeaux. Des sources peu fiables supposent que l’un d’entre eux serait celui de Saint Kurgarien. Sans doute, cette interprétation est-elle influencée par la légende de Kurgar-le-sage, dont une représentation se trouve sur un des murs extérieur de l’église de Maisoncelle-Saint-Pierre. Elle raconte que trois prêtres ou Mages venus d’Orient auraient tenté de préserver les reliques de leur souverain et prophète en les emportant vers le Nord juste avant que les Huns n’investissent leur pays. Mais ils furent attaqués et tués en chemin si bien que nul ne sait aujourd’hui si leur mission a réussi.
Reconstitution d’après les travaux du professeur Wycliff
de l’Université catholique de Louvain
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Composé à la Neuville-sous-Oudeuil vers 1480 par le Sieur de BLANCOUSYS conseiller de Marguerite de Bourgogne exécuté sur l’ordre de LOUIS XI à Péronne.
Réveillez-vous, Picards !
1. Réveillez-vous, Picards, Picards et Bourguignons!
Et trouvez la manière d’avoir de bons bâtons,
Car voici le printemps et aussi la saison
Pour aller à la guerre donner des horions.
2. Tel parle de la guerre qui ne sait ce qu’elle est;
Je peux vous dire, mon âme, que c’est un piteux fait
Et que maints hommes d’armes et gentils compagnons
Y ont laissé la vie, et robe et chaperon.
3. Où est ce duc d’Autriche? Il est en Pays-Bas,
Il est en basse Flandre avec ses Picards
Qui nuit et jour le prient qu’il les veuille mener
En la haute Bourgogne, pour la lui conquester.
4. Quand serons en Bourgogne et en Franche-Comté,
Ce sera qui-qu’en-grogne le temps de festoyer
Bouterons le Roy de France dehors de ces coteaux
Et mettrons en nos panses le vin de nos tonneaux.
5. Adieu, adieu Salins, Salins et Besançon!
Et la ville de Beaune, là où les bons vins sont!
Les Picards les ont bus, les Flamands les paieront:
Qautre pastars la pinte ou bien battus seront!
6. Nous, lansquenets et reîtres et soudards, si marchons
Sans finir ni connaître où nous arriverons,
Priez Dame Marie et Saints qui là-haut sont
Qu’accordent longue vie aux routiers bourguignons.
7. Quand mourrons de malheur, notre hacquebutte au poing,
Que Dieu, notre Seigneur le Paradis nous doint,
Et que dedans la terre où tous nous dormirons
Fasse le repos guerre aux braves Bourguignons.
8. Et quand viendra le temps où trompes sonneront
Au dernier jugement, quand nos tambours battront
Nous lèverons bannière au duc bourguignon,
Pour aller à la guerre donner des horions.
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Traduit par le Professeur E. HERNANDEZ
citoyen d’honneur de l’Etat Bourguignon, Grand Croix de l’Ordre Souverain de la Marmotte d’Or.
Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, l’ennemi juré du Roi Louis XI possédait la Picardie, l’Artois, la Bourgogne et la Franche-Comté. Après sa mort en 1477 devant Nancy, ces provinces passèrent sous le contrôle de l’archiduc Maximilien d’Autriche qui avait épousé la fille de Charles le Téméraire. Les soldats bourguignons, si l’on en croit ce magnifique chant de guerre, passèrent aussi avec enthousiasme au service de l’archiduc, sans pour autant oublier leur fidélité au défunt duc.
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Mythe d’Eole
Éole qui possède un certain caractère, parfois colérique peut, selon ses humeurs, aussi bien déchaîner les vents du Nord et du Sud que provoquer une panne imprévisible pour les marins.
C’est même à cause de lui qu’une fois, Ulysse dû faire escale en Picardie. A l’époque la Mer septentrionale se prolongeait jusqu’aux environs de ce qui sera plus tard Oudeuil. En effet, un jour où il avait malencontreusement dépassé les Colonnes d’Hercule, le bateau d’Ulysse se mit soudainement à tanguer, pris dans la vague houleuse. Mais, Éole l’aimait bien et tenait à ce qu’il rentre chez lui sain et sauf, alors il lui donna un sac en cuir dans lequel il avait enfermé tous les vents. Il n’avait laissé libre comme l’air que le Zéphyr, une brise légère. Malheureusement, les compagnons d’Ulysse étaient curieux et ne purent s’empêcher d’ouvrir le sac. Alors les vents s’échappèrent précipitamment et se déchaînèrent en tous sens. C’est ainsi que le bateau se retrouva aux environs de la NEUVILLE qui était à cette époque une des Iles Bienheureuses sur laquelle les survivants se mêlant aux autochtones fondèrent EOLIOPOLIS .
Depuis les habitants leurs descendants de la NEUVILLE sous OUDEUIL , méfiants, sont allés voir Éole pour lui dire : « Tu peux souffler tant que tu veux, mais rend toi utile !». C’est pour cette raison que les Moulins de ce bourg du Beauvoisis sont connus du monde entier.
Histoire tirée du véritable voyage d’Ulysse
de Théogène LECUYER, 1836
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Extraits d’une lettre de Daniel GUERIN
à François MAURIAC 1927
Mon très cher ami,
… En revenant du Tréport, je me suis attardé à la Neuville-sous-Oudeuil. […] Une visite à la Vallée des Prêtres nous renvoie toujours à l’évocation d’un passé enfoui dans les mémoires trépassées. L’œil profane se trouve ici confronté au caractère immuable et sacré du site qui donne l’impression de vivre selon un autre temps que celui du monde. […] Qui sait combien des trésors d’un peuple d’expatriés en quête du Ciel gisent humblement sous la glaise humide en ce en ce haut lieu de mémoire ?
Fonds d’archives privés
avec l’aimable autorisation du Duc de CLEUVILLE
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LA FIN DES BELLOVAQUES
OU LE RETOUR DE CORREUS
En 58 av. J.-C., César entreprend la conquête de la Gaule, une année plus tard, il affronte une coalition de Belges qui lui opposent 60 000 hommes (sur les 300 000 qui la composent). Les Bellovaques et les Véliocasses en sont les plus ardents. La prise de l’oppidum de Bratuspantium marque la défaite et la soumission provisoire des peuples de la Gaule Belgique. Les historiens se sont efforcés de localiser le site précis de la bataille. On avance Vendeuil-Caply, au nord du département de l’Oise voire, Breteuil et même Grattepanche dans la Somme ce qui est moins probable.
En 52 av. J.-C., les Bellovaques devenus prudents hésitent à suivre la rébellion de Vercingétorix. Commius, chef des Atrébates, les convainc d’envoyer deux mille de leurs meilleurs guerriers lesquels connaissent le sort funeste de la coalition arverne.
En 51 av. J.-C., Corréus, chef Bellovaque, prend la tête de la révolte nouvelle des Belges (Ambiens, Atrébates, Calètes, Veliocasses) et des Aulerques Eburovices. Les Belges que rien n’arrête tant leur bravoure est éprouvée, se risquent sur le territoire des Suessonnes et des Senlissii, indéfectibles alliés des Romains. Retranchés dans un camp de fortune entre marais et bois, ils sont encerclés par César. Les Bellovaques et leur alliés, comprenant que le salut est dans la fuite, s’échappent de nuit et après quelque diversion se réfugient sur l’oppidum de Clermont. Poursuivis par les légions, la bataille s’engage. Malgré la hargne désespérée des Gaulois, ils sont battus. Corréus est donné parmi les morts. Sans chef toute révolte est exangue, aussi les Bellovaques se soumettent-ils provisoirement au vainqueur.
En 46 av. J.-C., est attesté le dernier soulèvement des Bellovaques. Il n’existe aucun témoignage précis sur l’événement. Selon certaines hypothèses qui tiennent plus de la légende dorée du héros des Bellovaques que de l’histoire, Corréus et son fils auraient survécu, tapis dans des cavités souterraines aux environs de l’actuelle Neuville-sur-Oudeuil. (1) Ils auraient représenté le dernier sursaut de la Gaule libre avant de disparaître dans l’oubli des geôles de Rome, non sans avoir occulté au regard du profane, le fameux Trésor des Belges. Cela reste à prouver car malgré les recherches conduites sous le Second-Empire, nul n’a rien trouvé et nous savons que l’imagination des chercheurs de trésors et des poursuiveurs de mythes ne s’embarrasse guère de preuves tangibles.
(1) La Neuville-sous-Oudeuil est née des essartages du XII siècle où Serfs en rupture de bans et Vilains aventureux se sont installés sur des terre franches.
Article paru dans le numéro 204 du 15 mai 1956
de la Revue Mythes et Histoire
sous la signature de Pierre VERNET
AMBIENS = Amiens. CALETES = Rouen. ATREBATES = Arras.
VELIOCCASSES = Boury-en-Vexin. SUESSONNES = SOISSONS. SENLISII = Senlis.
ARVERNES = Gergovie (Auvergne). AULERQUES EBUROVICES = Evreux
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Du barouf chez les branques
Cela fait deux plombes que je marne dans ce bled entre Langlée, Achy et les ruines du château, depuis que le Môme s’en est allé quérir la Maréchaussée. Je loge le mec dans le rade de la Neuville, mais il met les ajas en loucedé par derrière au moment fatidique où la taulière m’ouvre la lourde.
Il file vers Haute-Epine, je le coince vers la ferme de Woimaison, je le perds de vue à Ribeauville et voilà qu’un malfaisant me l’a refroidi.
Le Môme revient flanqué de trois Cognes, il est tout sourire le Beau Gosse, à son âge on ne se bile pas bézef comme dirait son dabe.
– J’arrive patron !
– Enfin !
– C’est dur de sortir d’ici, je me suis égaré en allant vers Oudeuil. Il est où le type ?
– En contrebas !
– Et dans quel état !
C’est sûr ! Il est mal en point le quidam ; trois bastos dans le buffet et la tronche toute défoncée.
-Qui est-ce ? demande le brigadier
-C’est Gégé la Seringue un petit faisan des Batignoles.
Gégé la Seringue, dit Josélito pour les intimes ! Avec un blase pareil, il devait faire pleurer dans les chaumières. Le petit lardu se payait du bon temps sur le dos des caves et des rombières. Une petite frappe, une bordure !
El Cordobés t’as voulu te mesurer à la bande à Roger le Celte. Pour quel résultat ? Pour finir ta vie à la campagne en dormeur du val, la trogne couverte de raisiné et tes ratiches en or au soleil ! C’est Germaine, sa greluche qui va être contente, avec tous les coups de lattes qu’il lui refilait pour l’affranchir ! J’avais beau lui dire que cette perruche n’entravait que dalle, il s’obstinait le Gégé ? Il expliquait comme il disait. Il en avait dans le citron, l’intellectuel des bas-fonds !
– Tiens Môme, mate ses pognes !
– Elle sont pleines de terre !
– Ouvre bien tes hublots !
– C’est qu’il a creusé pour planquer quelque chose !
– Ou qu’il a trouvé quelque chose ! ajoute le plus grand des Pandores.
Antoine LEBRETON
éditions de la Petite Meule.
PARIS 1961